Être aidant, ce n’est pas juste faire « plus de choses ». C’est vivre avec une attention constante, une charge mentale permanente, un stress difficile à relâcher. Et ce que l’on ressent dans le corps est profondément lié à ce qui se passe dans notre cerveau.
Quand on est aidant, on est souvent en alerte permanente. Une inquiétude de fond ne nous quitte jamais : "Est-ce que tout va bien se passer aujourd’hui ?", "Ai-je oublié quelque chose ?", "Et si ça empire ?". Cette vigilance constante mobilise notre amygdale, une petite structure du cerveau qui gère la peur et les réactions d’urgence.
Or, lorsqu’elle est trop souvent activée, l’amygdale envoie un signal d’alerte permanent. Résultat : le corps sécrète du cortisol, l’hormone du stress. C’est utile à court terme, mais épuisant à long terme. La mémoire est perturbée, l’attention se fragmente, le sommeil devient léger ou agité, les émotions deviennent plus difficiles à réguler.
Pendant ce temps, une autre zone, le cortex préfrontal, qui nous aide à prendre du recul, à planifier, à relativiser… est mise à mal. Comme un ordinateur qui tourne trop longtemps sans pause, il surchauffe.
Heureusement, le cerveau est malléable. Même sous stress chronique, il peut se régénérer. Voici quelques gestes simples, validés par les neurosciences, pour l’aider à reprendre son souffle :
Quelques minutes de respiration profonde par jour (inspiration lente, expiration plus longue) suffisent à ralentir le rythme cardiaque et apaiser l’amygdale. C’est un signal de sécurité envoyé au cerveau.
La marche, même 10 minutes, relance la circulation, favorise la production de dopamine (hormone du plaisir) et oxygène le cerveau. C’est une vraie soupape émotionnelle.
Les études montrent que le lien social protège le cerveau du stress. Un appel, un échange avec quelqu’un qui comprend ce que l’on vit, un groupe de parole… Ce n’est pas un luxe : c’est un soin.
Fermer les yeux quelques secondes, écouter une musique qui apaise, regarder la nature… Ce sont de micro-répits. Ils permettent au cortex préfrontal de reprendre doucement le dessus.
Quand on est aidant, notre cerveau travaille en mode survie. Ce n’est pas une faiblesse, c’est un fait biologique. En prendre conscience, c’est déjà se respecter. Et en intégrant quelques rituels simples dans sa journée, on peut retrouver peu à peu de la clarté, de l’élan, du souffle.
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